L’épineuse question du départ !

Le départ du collaborateur ! Ce moment de rupture et de séparation est souvent mal vécu comme une épreuve, une cause de perturbation de l’équilibre social de l’entreprise. Mais, en fait, à qui la faute ? Qui en est le responsable, où rechercher le coupable dans la relation professionnelle ? Quelles que soient les raisons imaginables, l’employeur semble toujours être celui qui est mis au banc des accusés, il est le plus souvent indexé, son image et celle de l’entreprise sont en jeu, suite à un départ volontaire ou involontaire. La dynamique évolutive de l’entreprise prend un coup dur, ce qui installe une dynamique conflictuelle.  Mais, au fond, regardons des deux côtés, en partant du principe de base que la relation de travail est, du point de vue juridique, une relation inégalitaire. Commençons par celui qui est en position de force, de supériorité, l’employeur. On peut lui reprocher d’abuser de sa position dominante. Concrètement, à l’occasion d’un départ, on peut lui imputer, entre autres griefs, d’étouffer l’esprit d’initiative de ses collaborateurs en raison de son style de management autocratique, de ne pas les responsabiliser davantage, de se maintenir dans une posture de domination, entretenant ainsi le mythe du chef. Il ne faut pas également perdre de vue la dimension de la motivation et de la reconnaissance des compétences qui est aussi primordiale. Lorsque l’employeur ne reconnaît pas les compétences ou l’expertise capitalisée par ses collaborateurs au fil des années d’expérience, et ne met pas en place des périphériques de rémunération appropriée en fonction des niveaux de compétence et d’expertise atteints, il créé lui même les conditions de départs précipités et en chaîne. Ses collaborateurs sont tentés d’aller ‘’vendre’’ leur expertise sur le marché bouillonnant de l’emploi, et sont exposés au quotidien à des tentatives de débauchage ou de défection en raison de la démotivation. Dans ce contexte, son entreprise devient un marché de recrutement pour les autres entreprises. Comme l’affirment Kenneth Blanchard et Sheldon Bowles dans leur ouvrage intitulé : ‘’ Un indien dans l’entreprise’,’ paru aux Editions d’Organisation en 2005, « La motivation est égale au travail multiplié par l’argent et les félicitations ». Regardons maintenant du côté de celui qui est en position de faiblesse, d’infériorité, l’employé. Lorsqu’il commet une faute lourde, sanctionnée par un licenciement, ou lorsqu’il fait l’objet d’un renvoi pour insuffisance professionnelle, il se met dans une posture de victimisation et se pose, ipso facto, en victime d’abus de pouvoir ou d’abus de position de dominante de l’employeur. Il n’hésite donc pas à alimenter un climat de critiques, de suspicion et de dénigrement de l’employeur. En sens inverse, lorsque c’est l’employeur qui se sépare abusivement du collaborateur, pour des raisons injustes, il se retrouve logiquement ici au banc des accusés. Par contre, quand c’est l’employé lui-même qui décide de partir, suite à un débauchage ou à une défection, il endosse parfois le rôle d’un héros vis-à-vis de son employeur et de ses collègues. 

Vous pouvez partager cette publication!

Voir aussi



whatsapp