Q
EDITORIAL
EDITO
Par Ange Tra Bi
uel Africain n’a pas, cachée dans quelque
repli silencieux de sa mémoire, la nostalgie
de ces soirées de contes au clair de la lune,
dans un village niché au cœur de la nature ?
Ces contes de l’Afrique profonde, comme ceux d’ailleurs,
commençaient par une formule magique : « il était
une fois… ». Suivait une présentation merveilleuse
d’un univers depuis longtemps disparu parce qu’un
personnage, mal inspiré, avait porté un coup fatal à
l’ordre naturel des choses. L’harmonie s’était alors
rompue. Et c’est à sa recherche
que s’étaient lancés les hommes
avec un succès plus ou moins
marqué. Les époques ont bien
changé. Mais la mémoire de
ces temps fabuleux demeure qui
peut orienter favorablement le
présent vers un avenir qui chante
et enchante.
Nos organisations connaissent
parfois de ces temps de spleen
où il peut être heureux de
rappeler les moments agréables,
les heures de gloire. Le trait
caractéristique de ces périodes
est leur forte capacité fédératrice.
Car il est des instants comme ça
où des sentiments forts aident à
briser des barrières pour forger
une profonde unité. La conciliation
des contraires est alors telle que
la vision suscite une adhésion massive et sans bavure.
Dans cette veine, l’investigation appréciative est un outil
formidable pour plonger dans l’histoire des organisations
afin de repérer les éléments qui en ont déterminé les
points saillants de la culture. Comme un conte, elle va
réveiller chez le collaborateur une meilleure perception
et de son organisation et de l’avenir de celle-ci. En effet,
par le moyen d’interviews personnalisées, chacun
devrait évoquer les moments où il s’est senti le plus
enthousiaste. Il parlerait également de ses talents
et de leur apport à l’entreprise dont il mentionnerait
l’originalité, ce qui la démarque valablement des
autres. Le collaborateur formulerait trois vœux avant
d’indiquer ce qui, de son point de vue, permettrait à son
organisation de produire, avec un minimum de moyen
le plus grand impact possible.
L’un des enjeux d’une telle démarche est de
déconnecter les collaborateurs de la routine du
quotidien afin d’impulser une dynamique nouvelle
En ce début d’année,
après les bilans et les
fêtes, le moment est
venu de rendre gloire
au travail. Il est de
temps de rêver l’avenir.
Il est l’heure de se
réveiller en vue de
construire le futur.
orientée performance à partir
de ressources intrinsèques. Le
fait est qu’une recrue n’a de sens
que dans la valeur ajoutée qu’elle
apporte. Et les pesanteurs du
quotidien, l’usure de l’habitude,
les enjeux de vie sont autant
de facteurs à surmonter pour
assurer de la fluidité à l’activité.
L’opportunité est alors offerte
à tous de rechercher en soi et
dans la vie de l’organisation ce
qui peut faire avancer. N’estil
pas lassant de toujours
se
demander
ce qui n’a
pas marché
quand
précisément
on veut
faire
marcher
une entreprise ?
En
ce début
d’année,
après
les
bilans
et les fêtes,
le moment est
venu
de
rendre
gloire
au
travail.
Il
est de temps
de rêver
l’avenir.
Il est l’heure de se réveiller en vue de construire le
futur. Pour ce faire, une investigation profonde serait la
bienvenue afin de sonder les possibles constructifs et
comprendre pourquoi l’on est condamné au succès.
Car rien ne motive autant que les promesses d’un
avenir que l’on aura su se construire par des méthodes
éprouvées au fil des ans. C’est à la redécouverte de
ces méthodes et bonnes pratiques que nous invite
l’investigation appréciative.
RH Mag N° 28 Janvier - Février 2019